onques

onques

onc, oncques ou onques [ ɔ̃k ] adv.
onc v. 1130; umque 880; lat. unquam « quelquefois »
Vx Jamais.

⇒ONC, ON(C)QUES, (ONQUES, ONCQUES), adv.
Vx, littér. ou p. plaisant.
A. —[Avec une valeur positive] Un jour, à quelque moment. Le temps au brouillard et aux plus damnées tristesses qui furent oncques (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.379):
1. ... nous avons remarqué, entre autres, cette comtesse de Laborne, femme passionnée, s'il en fut oncques, aimante, et dont l'amour touche à la haine.
BALZAC, OEuvres div., t. 1, 1830, p.443.
B. —[Avec une valeur négative, servant, avec ne, à former une négation de temps] Jamais, à aucun moment. Le diable sait où il disparut, en Belgique probablement. Mais onques, nul ne l'a revu, sur le bitume du boulevard (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p.303). On croit que le loup la mangea car on ne la revit oncques plus (A. FRANCE, Barbe-Bleue, 1909, p.23):
2. Il ne venait jamais sans apporter quelque plat de poisson ou de gibier, qu'il fricotait lui-même comme onc chef de grande maison ne sut jamais cuisiner.
E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p.63.
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694: onc; 1718-1878: onc ou onques; 1935: onques; LITTRÉ, DG:onc ou onques; ROB., Lar. Lang. fr.:onc, oncques, onques. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.207: onque. Étymol. et Hist. Adv. de temps A. Empl. avec nég. 1. «jamais» négatif; verbe au prétérit ca 881 non ... omque (Ste Eulalie, 9 ds HENRY Chrestomathie, p.3: Niule cose non la pouret omque pleier La polle sempre non amast lo Deo menestier); fin Xe s. unque non (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 9: Peccad negun unque non fiz); ca 1050 unc ... ne (St Alexis, éd. Chr. Storey, 140); ca 1100 unches mais ... ne (Roland, éd. J. Bédier, 1461); 2. empl. comme nég. totale au sens de «ne ... pas du tout; ne ... absolument pas» ca 1100 unc ne (Roland, 1769: Unc ne sunast, se ne fust cumbatant); id. ne ... unkes (ibid., 2495: Icele nuit n'unt unkes escalguaite). B. Empl. sans nég. «à quelque moment que ce soit, jamais» ca 1100 dans une phrase interr. dir. (Roland, 2292: Culvert paien, cum fus unkes si os Que me saisis...?); ca 1160 interr. indir. (Eneas, 347 ds T.-L.: Ne sai se onkes i ot blé); ca 1175 hyp. (BENOÎT DE STE-MAURE, Chronique des ducs de Normandie, 11865, ibid.: od le trenchant de m'espee Li ai dreit fait, s'onc li mesfis); 1174-87 dans une phrase de forme affirm. mais de sens implicitement nég.: après un compar. suivi de que (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 7914: Artus, comant se contient ore? Mialz qu'il ne fist onques ancore). Mot qualifié de ,,vieux et burlesque`` dep. FUR. 1690. Du lat. umquam «un jour, quelquefois», empl. dans des phrases nég., des prop. interr. ou cond.: non umquam «jamais», nihil umquam, nemo umquam; si umquam, des phrases de forme affirm. mais nég. de sens, notamment après un compar. suivi de quam. Cf., issu de numquam (ne-umquam) adv. de temps «jamais», également empl. comme nég. totale au sens de «pas du tout», l'a. fr. nonque «jamais» (842, Serments de Strasbourg ds HENRY Chrestomathie, p.2, 7; ca 881 Ste Eulalie, 13, ibid., p.3). Fréq. abs. littér.:45.

onc, oncques ou onques [ɔ̃k] adv.
ÉTYM. XIIe; onque, 880; du lat. unquam « quelquefois, jamais ».
Vx. Jamais. || Le plus cruel amant qui onques fut (→ Frauder, cit. 1, Marot; et aussi coucheur, cit. 1).REM. Onques ne s'emploie plus de nos jours que par affectation d'archaïsme (notamment médiéval) et par plaisanterie (→ Délacer, cit. 2).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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